Au 1er jour, ce qui deviendrait le pire fléau de la race humaine s’installa sur Terre, cachée derrière les rideaux de lumière du Soleil qui avait toujours veillé sur la vie des hommes. Ce fut a son départ pour un repos bien mérité qu’une moitié de la Terre découvrit comment elle allait disparaître. Les Ombres, intangibles et affamées, s’étaient ruées sur toutes les vies humaines qu’elles trouvaient. Les dévorant, aspirant leurs forces, leurs vies jusqu’à leurs essences, en une petite dizaine d’heures, le premier quart de l’humanité avait subi un assaut que les mémoires finiraient par oublier rapidement, ne supportant pas la peur qui s’y était attachée.
Il y eu un deuxième jour, où les nations, lourdement armées de leurs forces militaires et de leurs scientifiques, comprirent qu’on ne pouvait lutter contre elles, parce que les Ombres n’étaient rien et tout à la fois. Ce furent les valeureux combattants et ceux qui ne prenaient pas la menace au sérieux qui subirent les pertes les plus conséquentes à la nuit venue.
Au troisième jour, on sonna l’état d’alerte maximale. Il n’y avait aucune manière de se préserver des Ombres dont certains commençaient à voir les yeux luire dès que la lumière solaire disparaissait à l’horizon. Les humains se rassemblèrent auprès de leurs proches, des religions qui ne les protégèrent pas plus. Persuadés que leur dernière heure était venue, ils échangèrent leur amour et acceptèrent leur sort.
Le quatrième soir avait sonné, et parmi les derniers survivants d’une Humanité que l’on disait indétrônable, l’attente semblait horrible. Pourtant, alors que la nuit arrivait, entraînant les Ombres dévoreuses avec elle, trois silhouettes se levèrent parmi les autres humains. Enveloppés d’une lumière dorée, ils se présentèrent comme les Veilleurs et promirent au monde de le protéger. Enjoignant les rescapés à se cacher chez eux, portes et fenêtres fermés, ils traversèrent le monde pour offrir encore et encore cette promesse.

Au cinquième jour, ce qu’il restait de l’Humanité cachée dans ses demeures découvrit qu’elle avait survécu. On fêta ce miracle, encensant ces êtres qui les avaient ainsi sauvé d’une mort certaine, alors que dans les maisons et les hôpitaux, des enfants naissaient, marqués à jamais d’un destin différent.